
Jeanne et Jean devaient se fier à leur ombre pour passer devant. Passer devant quoi me direz-vous ? Eh bien passer devant le rouge de leur honte de ne pas avoir tout lu. Ils n’ont rien avalé, rien bu et rien lu depuis quelques jours. Il faut qu’ils retrouvent leurs lectures. Que lisent-ils désormais ? Tous deux se sont mis à Rabelais chacun de leur côté. Cela leur fait un point commun. Comme ceci, ils s’enchantent à peu de frais. Ils pensent à la retraite qu’ils n’auront jamais. C’est si précieux pourtant la retraite à soixante ans. Ce n’est pas très légal tout ça de revoir son billet d’entrée vers le fascisme. La réforme de la retraite est un billet d’entrée vers le fascisme et se traduira par une vociferation populaire. Une vociferation qui rend Jeanne et Jean accablés par l’état de l’Etat qui n’en n’a que faire de l’état de la population. Ils se recroquevillent sur eux-mêmes et ne font pas état de leur accablement. Ils rentrent dans leur ombre et dans leur rouge larmoyant.